Participation de Djibouti à la 11e session du Groupe de travail de l’ONU sur la cybersécurité

New York, 11 juillet 2025 – La République de Djibouti a pris part à la 11e session – et dernière du cycle 2021-2025 – du Groupe de travail à composition non limitée des Nations Unies sur la sécurité de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le contexte de la sécurité internationale.
Ce groupe de travail a été mis en place à la suite de la résolution 75/240 de l’Assemblée générale des Nations Unies, dans un contexte de préoccupations croissantes concernant l’usage malveillant des TIC, les risques d’escalade entre États et les failles de coordination en cas d’incident majeur. L’objectif était de rassembler tous les États membres autour d’un cadre commun visant à prévenir les conflits dans le cyberespace, à renforcer la confiance et à promouvoir la coopération pour un usage responsable et sécurisé des technologies numériques.
Cette session de clôture, organisée du 7 au 11 juillet 2025 au siège des Nations Unies, a marqué la fin de quatre années de négociations sur les normes de comportement responsable, les mécanismes de coopération opérationnelle et les besoins en renforcement de capacités. La délégation djiboutienne était représentée par M. Ibrahim Yonis Omar, Directeur de la sécurité de l'information à l’ANSIE.
Propositions avancées dans le cadre des négociations
La contribution de Djibouti à cette 11e session s’est articulée autour de plusieurs propositions concrètes, transmises par voie électronique au nom de la délégation nationale. Ces suggestions portaient sur les points suivants :
- Infrastructures critiques : reconnaissance de l’importance stratégique des points de transit régionaux pour la connectivité mondiale, et proposition d’inscrire dans le rapport final des mécanismes de protection et de financement collaboratifs pour ces infrastructures sensibles (notamment les câbles sous-marins).
- Souveraineté numérique : appel à une diversification des sources technologiques et au développement de capacités locales d’évaluation, de maintenance et d’adaptation, afin de réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers.
- Accès aux technologies émergentes : encouragement à la mise en place de centres d’excellence régionaux et de dispositifs de transfert de compétences pour assurer un accès équitable aux outils de cybersécurité de nouvelle génération.
- Désinformation et hacking cognitif : appel à une reconnaissance du droit de chaque État à protéger son espace informationnel contre les campagnes étrangères de manipulation, avec une application cohérente des principes, indépendamment du niveau de développement.
- Mesures de confiance : proposition d’un soutien technique aux points de contact des pays en développement, notamment pour assurer l’utilisation effective du Global POC Directory et l’intégration dans les circuits d’alerte.
- Implémentation des normes : demande d’une approche modulable et graduelle pour la mise en œuvre des recommandations, adaptée aux capacités et profils de risque de chaque pays.
- Renforcement durable des capacités : proposition d’aller au-delà des formations ponctuelles en intégrant des cursus universitaires, des partenariats avec le secteur privé local et des dispositifs favorisant le retour des compétences issues de la diaspora.
- Coopération Sud-Sud : suggestion de créer des centres de cybersécurité co-gérés par plusieurs pays de la région, favorisant l’échange de bonnes pratiques en fonction des contextes budgétaires et opérationnels locaux.
- Participation équitable : demande d’un système de rotation géographique pour les responsabilités au sein du futur mécanisme permanent, accompagné d’un fonds de soutien pour permettre une participation technique effective des pays en développement.
- Financement : appel à la diversification des sources de financement (public, privé, contributions basées sur l’usage des infrastructures numériques mondiales) afin de garantir un dispositif soutenable et équilibré.
Pour une coordination nationale renforcée
Dans le cas de Djibouti, renforcer l’organisation des efforts en cybersécurité permettrait de structurer davantage la réponse aux menaces numériques, en améliorant la coordination entre les acteurs publics et privés concernés, et en s’appuyant sur les capacités déjà existantes. Cela permettrait aussi de mieux répartir les rôles et les responsabilités de chacun et de travailler de manière plus claire et efficace. Une telle approche rendrait plus simple la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de ce Groupe de travail, tout en assurant un suivi concret et régulier des priorités nationales en matière de cybersécurité.